Milieux aquatiques

Qualité des cours d'eau

La directive cadre sur l’eau fixe l'objectif d’atteindre le bon état des cours d’eau à l’horizon 2015. Elle institue cependant la possibilité de dérogations à cette échéance : les États peuvent demander un délai ultérieur pour l’atteinte ou un assouplissement des objectifs, à condition que ces exemptions soient justifiées (infaisabilité technique, conditions naturelles ou coûts disproportionnés).

La notion de bon état

Etat écologique :

L’état écologique d’une masse d’eau de surface résulte de l’appréciation de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques associés à cette masse d’eau. Il est déterminé à l’aide d’éléments de qualité : biologiques (espèces végétales et animales), hydromorphologiques et physico-chimiques, appréciés par des indicateurs (par exemple les indices invertébrés ou poissons en cours d’eau). Pour chaque type de masse de d’eau, il se caractérise par un écart aux « conditions de référence » de ce type, qui est désigné par l’une des cinq classes suivantes : très bon, bon, moyen, médiocre et mauvais. Les conditions de référence d’un type de masse d’eau sont les conditions représentatives d’une eau de surface de ce type, pas ou très peu influencée par l’activité humaine.

Etat chimique :

L’état chimique d’une masse d’eau de surface est déterminé au regard du respect des normes de qualité environnementales (NQE) par le biais de valeurs seuils. Deux classes sont définies : bon (respect) et pas bon (non-respect). 53 substances sont contrôlées : 8 substances dites dangereuses et 45 substances prioritaires.

Qualité physico-chimique des cours d’eau seine-et-marnais

Les paramètres pris en compte pour l’analyse de la qualité physico-chimique des cours d’eau sont notamment les suivants :

  • l’acidité de l’eau,
  • le bilan de l’oxygène,
  • la concentration en nutriments (azote et phosphore),
  • la température,
  • la salinité.

Les efforts d’investissements consentis par les acteurs publics se poursuivent dans le cadre notamment de la mise aux normes de l’assainissement (collectif et non collectif).

La démarche de Schémas départementaux d’assainissement des eaux usées (SDASS EU1 et 2) a permis sur ce sujet de prioriser les financements pour une efficience maximale.

En 2020 (données 2020 connues en 2021), 56% des stations ont une qualité physico-chimique moyenne à bonne.

Concernant la période 2016-2020, l’analyse a porté sur les stations suivies en commun sur les 5 années étudiées (soit 52 stations, dont 44 appartiennent aux réseaux officiels).

  • L’année 2020 se montre quasiment aussi défavorable que l’année 2018. L’augmentation du nombre de stations pour lesquelles la qualité est vraiment dégradée peut s’expliquer par un contexte climatique très contrasté et défavorable.
  • L’évolution des matières azotées ne montre pas d’amélioration significative sur ce groupe de paramètres (30% des stations sont en classe de qualité médiocre à mauvaise en 2020). L’année 2020 étant d’ailleurs la plus défavorable.
  • L’évolution des matières phosphorées est globalement constante sur la période 2016-2020 (25% des stations sont en classe de qualité médiocre ou mauvaise en 2020).
  • Concernant plus précisément les nitrates, l’année 2020 se rapproche des années 2016 à 2018. L’année 2019 affiche les plus forts pourcentages de stations ayant une qualité mauvaise vraisemblablement en lien avec des débits faibles des cours d’eau au 1er semestre, durant la pleine période d’épandage des fertilisants azotés. Aucune amélioration notable ne se dessine sur la période 2016-2020. La contamination est diffuse. En 2020, 85% des stations sont très nettement dégradées par ce paramètre.

Les grands cours d’eau du département suivants présentent une bonne qualité physico-chimique : Seine, Marne, Loing et ses principaux affluents et Petit Morin aval. Les secteurs Nord-Ouest et la partie centrale du département souffrent en revanche d’une qualité physico-chimique des eaux superficielles médiocre à mauvaise en raison notamment d’un potentiel hydromorphologique limité, de débits très faibles à l’étiage et donc d’une faible capacité d’autoépuration.

Les matières azotées et phosphorées sont les deux groupes de paramètres déclassants.

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Zoom sur la problématique des pesticides et des antibiotiques en Seine-et-Marne

Les pesticides, et plus particulièrement les herbicides, sont une des causes majeures de la dégradation de la qualité chimique des cours d’eau du département qui va bien au-delà des substances visées dans l’évaluation de l’état chimique de la DCE. L’ AMPA (métabolite du glyphosate) et les herbicides suivants : glyphosatepropyzamide (utilisation en post-levée pour lutter contre les graminées résistantes aux herbicides foliaires) et chlortoluron, présentent dans cet ordre les niveaux de contamination les plus significatifs sur le département, parmi l’ensemble des pesticides étudiés.

En termes de concentrations, le constat reste préoccupant en 2020 sur la majorité des bassins versants dans la mesure où, ponctuellement dans l’année, la teneur en pesticides dans certains cours d’eau dépasse les limites autorisant un traitement de potabilisation (5 μg/l). Le niveau de contamination est donc significatif et diffus.

Bon état global

L’atteinte du bon état global des masses d’eau ou du bon potentiel pour celles qui sont fortement modifiées est une notion complexe définie afin de permettre à chaque Etat membre de l’Union Européenne de rapporter ces résultats à la commission européenne et d’avoir des critères d’évaluation des milieux aquatiques homogènes. Le Système d’Evaluation de l’Etat des Eaux (SEEE) permet à ce jour de calculer un état global DCE pour une station qualité donnée (http://seee.eaufrance.fr/).

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