Zone humide, Climat, Milieux aquatiques, Actions préventives
La zone tampon humide de Rampillon a 11 ans !
Date de publication de la page et auteur de publication
Créé le: - Mis à jour le :
Le 20 juin dernier, 40 participants ont célébré les 11 ans de la zone tampon de Rampillon. Cette zone a été créée pour protéger les captages d'eau potable de Nangis et accompagner les agriculteurs de l'Ancœur. Elle se situe en aval d'un petit bassin versant et filtre l'eau de surface, juste avant que cette eau s'infiltre dans des gouffres.
AQUI’ Brie, le Cemagref (aujourd’hui INRAE), le syndicat de rivière de l’Ancœur, et le Département se sont alors associés pour porter ce projet auprès des acteurs et des agriculteurs.
Au départ, on voulait donner une autre image de l’agriculture. On fait aussi partie de la solution. Quand on fait des efforts dans nos champs, ça ne se voit pas forcément. Un projet comme Rampillon, c’est très visible dans le territoire.
On ne savait pas si ça allait marcher. On se laissait la possibilité de reboucher nos aménagements individuels si ça n’avait pas d’utilité, ou que ça mettait en danger le réseau de drainage ou nos cultures.
Onze ans après, aucun aménagement n’a été rebouché. Tout ce qui a été créé est resté actif.
Malgré une surface d’aménagement réduite (0,15% du bassin contre 1% initialement envisagé) qui ne maximise pas le potentiel épuratoire, le suivi de l'INRAE depuis 10 ans –par les prises de mesures de la pluie, la quantité d'eau en entrée et sortie, les nitrates, des pesticides – montre l'efficacité et le potentiel de la zone tampon.
A noter cependant que le potentiel épuratoire dépend de la météo : les fortes crues et les températures basses limitent son efficacité.
Néanmoins, les nitrates demeurent toujours en concentration inférieure à la sortie.
Concernant les pesticides, certaines molécules sont dégradées alors que d'autres restent intactes. Ces résultats pourraient éventuellement influencer les usages agricoles locaux.
La zone humide recréée agit comme un réservoir de biodiversité pour les amphibiens, les oiseaux, les libellules, etc. Des relevés de biodiversité ont mis en évidence une concentration de biodiversité très intéressante dans ce milieu agricole.
Cet avantage pour la biodiversité en plus de son intérêt pour la qualité de l’eau, c’est ce qui fait de Rampillon une solution fondée sur la nature (SFN). Arthur Rournier, technicien au Syndicat Mixte des 4 Vallées de la Brie (SM4VB), souligne l'importance des solutions vertes pour l'adaptation au dérèglement climatique.
Ainsi le Syndicat a signé un contrat de territoire eau et climat avec l'Agence de l'eau qui programme une quarantaine d'actions de restauration des continuités écologiques et de renaturation.
Le Syndicat s'est aussi associé au Département, AQUI’ Brie et l’INRAE pour rentrer dans le projet européen ARTISAN, qui démontre et valorise l’intérêt de ces solutions. Julien Voyé, chargé de mission à AQUI'Brie met en évidence l'intérêt de ce projet et du retour d'expérience réalisé.
La zone tampon de Rampillon obtient le grand prix du génie écologique en 2014, est donc amenée à « faire des petits », afin de changer d’échelle et de penser la gestion de l’eau sur tout le bassin versant de l’Ancoeur, de Nangis à Melun.
Ces aménagements sont pour l’instant peu connus et précurseurs. Ce projet permet de les faire connaître et les déployer sur notre territoire, afin de les normaliser.
Pour davantage d'information, l'article est détaillé dans le PDF à télécharger ci-dessous.