Milieux aquatiques

Réglementation cours d'eau

Les droits, devoirs et obligations de chacun liés aux milieux aquatiques sont encadrés par la règlementation. Aujourd’hui, qui a la compétence de gestion de ces milieux ?

Qui doit entretenir la rivière ?

La réglementation précise que les berges et le lit mineur des cours d’eau non domaniaux appartiennent aux propriétaires riverains. Les cours d’eau domaniaux sont quant à eux sous la responsabilité de l’Etat.

L’entretien du lit et de la végétation des berges est de la responsabilité des propriétaires riverains, selon des modalités précisées dans le code de l’environnement. Les articles L.215-14 et R.215-2 définissent les objectifs d’un entretien régulier d’un point de vue environnemental.

 

Des objectifs de qualité et de restauration des cours d'eau indispensables

Depuis 2000, la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) impose des objectifs de résultats relatifs à l'état écologique des rivières. Transposée dans le droit français par la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) en 2006, cette dernière conforte et modernise les précédentes lois françaises sur les cours d’eau de 1964 et 1992, et introduit une planification sur des cycles de 6 ans avec le SDAGE. Ce dernier document de planification et sa déclinaison locale le SAGE impose des rapports de conformité ou de compatibilité à des projets ou des textes comme les PLU par exemple. Si la qualité de l’eau des rivières a été améliorée de façon incontestable depuis plusieurs décennies, aujourd’hui le facteur limitant est la qualité des habitats qu’elles offrent, sans compter les impacts du changement global climatique.

En application du R432-1-1 du code de l’environnement, le recensement des parties de cours d’eau abritant ou susceptible d’abriter des frayères doit être fait pour certaines espèces afin de les préserver, au sein d’arrêtés préfectoraux dits « arrêtés frayères » : celui de la Seine-et-Marne a été signé en 2012. Toujours dans un objectif de préservation, il existe des plans de gestion pour les poissons migrateurs et l’anguille.

 

Des milieux fractionnés à renaturer

La continuité écologique des cours d’eau est un élément majeur de la reconquête du bon état écologique. Elle se définie comme la libre circulation des organismes vivants (et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri), le bon déroulement du transport naturel de l’eau et des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs biologiques (connexions, notamment latérales, et conditions hydrologiques favorables).

Les obstacles à l’écoulement sont des ouvrages ayant un impact significatif sur les écoulements de surface des cours d’eau. Les obstacles artificiels sont répertoriés par l’OFB afin d’évaluer leur impact.

Dans l’objectif de rétablir la continuité écologique, des arrêtés de classement des cours d’eau en liste 1 et en liste 2 au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement ont été publiés au journal officiel le 18 décembre 2012.

 

Des cours d’eau classés en deux listes

Liste 1

Trois catégories de cours d'eau sont concernées par ce classement :

  • les rivières en très bon état écologique
  • les cours d'eau identifiés comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire au maintien ou à l’atteinte du bon état écologique
  • les rivières à fort enjeux pour les poissons migrateurs amphihalins dont l’anguille

En conséquence :

  • les ouvrages nouveaux sont interdits
  • les ouvrages existants devront assurer la continuité écologique lors du renouvellement de leurs autorisations ou concessions

 

Liste 2

Elle concerne les cours d'eau où il est nécessaire d'assurer le transport suffisant des sédiments et la libre circulation des poissons migrateurs.

En conséquence, les ouvrages doivent être gérés ou entretenus et équipés afin d'assurer la continuité écologique dans les 5 années suivant le nouveau classement.

Le nombre d’obstacles à l’écoulement sur les cours d’eau en liste 2 étant important, un plan d’action pour une politique apaisée de restauration de la continuité écologique des cours d’eau a été établi en 2019-2020 : il liste pour 2027 les ouvrages prioritaires qui devront être mis en conformité sur le bassin Seine-Normandie.

 

NB : les cours d’eau peuvent être classés en liste 1 et/ou en liste 2 ou être non classés.

 

Exemple d’une restauration de la continuité écologique à Bagneaux-sur-Loing

Le but est de reconquérir le bon état écologique, à gauche, une photo avant l'intervention, et à droite, pendant intervention.

Qui a la compétence ?

Une nouvelle gestion des rivières arrive à l’heure de la Gemapi.

Film d’animation sur la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations

Le législateur a souhaité responsabiliser les élus locaux par rapport au risque inondation et à la qualité des écosystèmes aquatiques, par deux lois récentes :

Ces deux lois ont permis de créer une nouvelle compétence ciblée et obligatoire à échelle des intercommunalités des bassins versants relative à la Gestion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondation (GeMAPI).

Cette compétence comprend les missions suivantes :

  • L'aménagement d'un bassin ou d'une fraction de bassin hydrographique ;
  • L'entretien et l'aménagement d'un cours d'eau, d'un canal, lac ou plan d'eau, y compris les accès à ce cours d'eau, à ce canal, à ce lac ou à ce plan d'eau ;
  • La défense contre les inondations et contre la mer ;
  • La protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines.

 

La mise en application était prévue au 1er janvier 2016, cependant la loi NOTRe a proposé de repousser cette date au 1er janvier 2018 ; les délais et conditions de transfert de compétences ont été ensuite étendus et assouplies par la loi Fesneau (2017).

 

 

Peut-on intervenir sur un cours d’eau sans autorisation ou sans déclaration ?

Suivant l’article R.214-1 du code de l’environnement, les activités et travaux sur les cours d’eau peuvent faire l’objet d’un  dossier  « loi sur l’eau », lorsqu’ils sont susceptibles de porter atteinte à l’eau ou au milieu. Le projet peut relever soit d’une procédure d’autorisation (environnementale) soit d’une déclaration,  accompagnée éventuellement de prescriptions suivant l’ampleur des travaux.

Suite à l’instruction gouvernementale modifiée le 3 juin 2015, la DDT (Direction Départementale des Territoires) a réalisé la cartographie des linéaires de cours d’eau connus et soumis à la loi sur l’eau. Une procédure de mise à jour régulière a été définie, et des demandes de modifications justifiées peuvent être adressées aux services de l’état.

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Textes de référence