Politique de l'eau

Bilans des PDE

Le Plan Départemental de l’Eau (PDE), outil innovant dans sa conception s’est attaché à initier, résoudre, promouvoir un grand nombre d’actions sur toutes les thématiques de l’eau. Retour sur les évolutions qui sont intervenues au cours des derniers Plans.

Bilan des 3 premiers PDE

Territoire en forte croissance démographique (1,4 million d’habitants), la Seine-et-Marne fait face à des enjeux majeurs de protection de l’eau. Trois nappes stratégiques (Champigny, Beauce et Bassée) assurent l’alimentation en eau potable du département et d’une partie de l’Île-de-France. Mais cette ressource, bien que disponible, subit de fortes pressions : urbanisation, agriculture intensive, et contraintes naturelles. En 2006, 235 000 habitants étaient alimentés par une eau non conforme. C’est dans ce contexte qu’ont été lancés les Plans Départementaux de l’Eau.

  • 193 000 habitants

    Ont retrouvé une qualité d'eau conforme au robinet (+ de 200 communes concernées) : 22 projets d'interconnexion, 23 projets d'UTP, nouvelle ressource.

  • 55 % de rendement > 80% en 2021

    De 210 communes en 2007 à 277 en 2021 ayant un rendement des réseaux d’eau potable supérieur à 80 %.

  • 134 Stations d'épuration

    Construites ou reconstruites depuis 2007.

  • 200 communes ZERO PHYT'Eau

    Plus de 200 communes récompensées avec le Trophée ZERO PHYT'Eau.

  • 600 à 231 MOA

    L’évolution de la gouvernance dans le domaine de l’eau potable, de l’assainissement collectif et des rivières : plus de 600 MOA en 2006 à 231 en 2022.

  • 6 documents de planification stratégiques

    SDAEP Qualité, SDAEP Secours, SDASS EU1 et SDASS EU2, SDASS EP, La Charte NATUR’EAU 77

  • 800 M€ d’aides

    Apportés aux collectivités depuis 2007…

  • 319 à 119 captages sans protection

    de 319 captages sans protection en 2007 à 119 en 2021 dont 77 % avec une procédure en cours.

Bilan de chaque plan

Le PDE3 a joué un rôle crucial dans la mobilisation des acteurs locaux, l’amélioration des infrastructures et la mise en place d’outils innovants pour la gestion de l’eau. Parmi les réalisations phares, on peut citer :

Une gouvernance renforcée 

Les compétences locales ont été restructurées pour mieux répondre aux obligations réglementaires, notamment via la compétence GEMAPI. Les partenariats établis avec les collectivités, les syndicats et les acteurs institutionnels ont permis une meilleure coordination des actions.

  • Près de 370 M€ d'aides engagés par l'Agence de l’Eau, le Département, la Région, l’Etat et l’Union européenne via le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) ont assuré le financement de projets dans le cadre du PDE.
  • Finalisation du projet d'interconnexion du Transpr'Eauvinois qui a permis de relier 58 communes aux ressources en eau de qualité depuis Noyen-sur-Seine.

Des progrès significatifs dans la protection des ressources en eau 

La modernisation des infrastructures d’eau potable et d’assainissement, ainsi que les mesures de protection des captages prioritaires, ont permis de garantir une meilleure qualité de l’eau distribuée tout en préservant les nappes stratégiques.

  • Le nombre de captages bénéficiant d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) est passé de 157 en 2017 à 248 en 2024, une avancée majeure en matière de protection de la ressource.
  • 78 % des systèmes d'épuration classés prioritaires sont conformes ou en cours de mise en conformité (SDASS EU2)
Une reconquête écologique amorcée

Les actions de renaturation des cours d’eau et la restauration des zones humides ont renforcé la biodiversité et la résilience écologique du territoire.

  • 2,3 km linéaires de cours d'eau restaurés.
  • 15 424 ha de zones humides protégées en 2024.

Une gestion adaptative face au changement climatique

Les initiatives de prévention des inondations, la gestion des périodes de sécheresse, et le développement de solutions basées sur la nature ont été des éléments clés pour préparer le département aux défis climatiques.

  • 2 Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) sont en cours sur les bassins de l’Yerres et de la Seine et Marne franciliennes.
  • 4 Programmes d’Études Préalables (PEP) sont en cours sur les bassins du Loing, Yonne, Juine-Ecole-Essonne et Morin, avec des prolongations en 2025.
  • Entre 2015 et 2023, les réseaux d’eau potable en Seine-et-Marne ont vu leur rendement moyen s’améliorer, passant de 79,91 % à 82,66 %,
Une implication accrue des citoyens et des acteurs économiques

Les campagnes de sensibilisation et les initiatives participatives ont permis d’éduquer et de mobiliser un grand nombre d’acteurs locaux autour des enjeux de l’eau.

  • Réalisation de 4 Rencontres Techniques Départementales sur les thèmes des inondations (2019), de la valorisation des milieux aquatiques et humides ainsi que la lutte contre les espèces invasives (2021), de l'assainissement collectif et des filtres plantés de roseaux (2022), de la gestion du cycle de l'eau en milieu urbain (2024).

  • 79 ateliers sur le jardinage au naturel et la gestion différenciée ont été organisés par Seine-et-Marne Environnement (SEME)

Le deuxième Plan s'est par ailleurs aussi attaché à initier et approfondir de nouvelles actions sur un plus grand éventail de domaines liés à l'eau, tout en prenant en compte les évolutions et les conditions extrêmes ayant pu intervenir tout au long de son édition.

L’action de ces plan ont ainsi permis :

Pour l’alimentation en eau potable
  • 145 000 habitants de retrouver une eau de bonne qualité à leur robinet à la fin du premier Plan et du deuxième Plan
  • Plus d'un million de m3 économisé par an grâce aux travaux d'amélioration du rendement des réseaux d'eau potable
  • 77 % de la population départementale alimentée par des captages protégés. 84 % des captages restants ont au moins une DUP en cours d'instruction. 
Pour la reconquête de la qualité de l’eau
  • 98 % des communes engagées dans une démarche de réduction des produits phytosanitaires et 55 communes au "zéro phyto" 
  • Les démarches d'aires d'alimentation de captages lancées sur 100 % des captages Grenelle et sur plus de 65 % des captages dit "Conférence environnementale"
  • 865 DAEG réalisés auprès des exploitants agricoles afin d'évaluer leurs pratiques, d'identifier celles à risques et de les conseiller 
  • 100 % des systèmes d'assainissement identifiés comme prioritaires par le SDASS Eaux Usées ont lancé leur remise en conformité, et plus de la moitié de ces systèmes ont déjà terminé les travaux
  • Plus de 400 dossiers de financement approuvés dans les domaines agricoles et industrielles
Pour l'amélioration du patrimoine naturel en lien avec les milieux aquatiques
  • 1 150 km de cours d'eau (72 % sur le département) font l'objet d'un entretien régulier et plus 36 km de cours d'eau ont vu leur continuité écologique restaurée
  • Plus de 228 ha de zones humides préservées grâce à une réorientation de projets lorsque possible ou nécessaire
  • Mise en œuvre d’un réseau de surveillance étoffé grâce au déploiement des 41 stations du réseau d’intérêt départemental
Pour fédérer les acteurs autour de la politique de l'eau
  • Plus de 500 classes d'eau et dix journées techniques départementales afin de sensibiliser le public, les élus et les techniciens du département
  • Création d’un site de l’eau lors du premier Plan avec un nombre de visiteurs en constante croissance et un intérêt grandissant sur les données de l'observatoire de l'eau grâce à une communication et animation intensive
  • Plusieurs réunions mises en place afin d'assister les collectivités pour le transfert de leurs compétences

Le Plan a aussi été un vrai moteur de coordination entre les acteurs et les financeurs de l’eau, les subventions allouées par l’Agence de l’Eau, le Conseil régional, le Conseil général, l’Etat et l’Europe passant de 31 M€ par an à 54,4 M€ durant le premier Plan et 42,8 M€ lors du deuxième Plan, alloués par les financeurs. L’effet plan a donc été très net et a permis à la Seine-et-Marne de bénéficier de financements préférentiels.

Le premier Plan Départemental de l'Eau (2007-2011) a vu la création d’une première impulsion entre les acteurs de l’eau du territoire, dynamique qui s’est poursuivi lors du deuxième Plan (2012-2016), renforçant la contribution de chaque acteur au sein de leurs domaines et annonçant ainsi une bonne tendance dans toutes les actions menées sur le département.
Ces deux plans comportaient globalement 4 axes principaux :

  • Le volet curatif : sécuriser et pérenniser l’alimentation en eau potable des Seine-et-Marnais
  • Le volet préventif : reconquérir la qualité de la ressource en eau en intensifiant la prévention des pollutions ponctuelles et diffuses
  • Le volet communication : améliorer l’information des Seine-et-Marnais afin qu’ils adoptent des comportements éco-citoyens
  • Le volet concernant les autres actions participant à la gestion globale et équilibrée de la ressource : améliorer le fonctionnement de l’assainissement et reconquérir la qualité des cours d’eau.

Stratégie 2025-2030 : 4e PDE

Après ces trois Plans Départementaux de l’Eau, un nouveau plan a été lancé lors du Forum Départemental de l'Eau du 6 juin 2025, il vise à poursuivre l’engagement de l’intégralité des acteurs de l’eau dans la protection de la ressource et des milieux aquatiques et le renforcement de la qualité de l’eau. Cette nouvelle Stratégie du PDE intègre et anticipe les impacts du changement climatique,qui sont de plus en plus importants et dévastateurs pour les ressources et la qualité de vie humaine.

Sous le pilotage du Département de Seine-et-Marne, cette nouvelle stratégie a été construite pour fédérer et mobiliser l’ensemble des acteurs de l’eau avec comme objectifs :

  1. Etablir des fondements partagés de la stratégie 2025-2030 afin de préserver la ressource en eau et limiter les impacts du changement climatique sur le territoire de Seine-et-Marne ;
  2. Déterminer un mode de fonctionnement et de gouvernance faisant consensus pour animer la stratégie dans le temps

 

Voir aussi