Milieux aquatiques

Aménagements & entretien

La rivière est un milieu vivant et dynamique mais soumis aux influences et contraintes des activités humaines implantées sur son bassin versant. Cela nécessite un entretien régulier et des travaux d'aménagement et de renaturation des cours d'eau. Ces travaux s’effectuent dans le respect des écosystèmes et favorise l’amélioration de la biodiversité et de la qualité de l’eau.

Artificialisation des cours d'eau et état des lieux en Seine-et-Marne

Depuis la nuit des temps, les cours d’eau sont utilisés par l’homme pour ses différentes activités : la pêche, l’irrigation des cultures, la navigation, le transport de marchandises, la production d’énergie...

Pour satisfaire ses besoins, l’homme a profondément modifié la morphologie des cours d’eau. Aujourd’hui, rares sont les cours d’eau ayant conservé leur morphologie naturelle. Tous les cours d’eau ont subi de lourds aménagements dégradants.

Quels sont ces aménagements ?

A titre d’exemples, on peut citer les dérivations, les sorties de lit et la création de seuils pour alimenter les moulins  afin d’utiliser la force de l’eau. L’exemple le plus ancien en Seine-et-Marne est la rivière Ecole qui possède un lit perché depuis le XIIème siècle.

Les cours d’eau navigables tel que la Seine ou la Marne ont été étagés par de nombreux barrages et écluses.

Etat morphologique du lit des berges des cours d'eau de Seine-et-Marne

Dans les années 1970-1980, en lien avec le développement de  l’agriculture intensive… Le déboisement des berges, la rectification des méandres, le reprofilage des berges, le recalibrage complet des cours d’eau a considérablement appauvri leur biodiversité, augmenté le risque d’inondations et anéanti la capacité cours d’eau à s’épurer. En artificialisant l’écoulement des eaux,  cela a apporté une fausse idée de  contrôle des écoulements hydrauliques, et, ces travaux ont eu pour conséquence de perturber durablement la rivière et les écosystèmes associés.

L’altération de la morphologie des cours d’eau est l’un des principaux obstacles au bon état écologique des milieux aquatiques. Ce paramètre est évalué à partir des données historiques (nature des travaux d’aménagement réalisés), l’état actuel observé par les agents lors des visites de terrain et les données issues des études hydromorphologiques conduites par les syndicats de rivière.

En fonction de ces observations, l’état morphologique des tronçons est classé selon trois catégories : Bon, Moyen, Mauvais.

Qualification de la continuité écologique des cours d’eau

La continuité écologique traduit la possibilité pour les espèces piscicoles et les sédiments, de se déplacer vers l’aval et/ou l’amont et dans le lit majeur. Elle est affectée par la présence d’aménagements (retenues, barrages, seuils) et est un indicateur de l’état des cours d'eau.

La continuité écologique est donc évaluée, par cours d’eau ou tronçon de cours d’eau, en recensant le nombre total d’ouvrages rapporté à un linéaire de 10 km avec, comme variable d’ajustement, leur impact réel sur le milieu.

En fonction de ces données, la continuité écologique des tronçons est classée selon trois catégories : Bon, Moyen, Mauvais.

A ce titre, la Seine, la Marne et l'Yonne ont été volontairement déclassées du fait du fort impact des barrages-écluses.

Etat de la ripisylve des cours d'eau dans le département 

La ripisylve est la frange végétale, souvent boisée, que l’on trouve le long des berges des cours d’eau. La présence de ripisylve sur chacune des berges fait partie des observations consignées par les agents du SEPoMA lors des visites de terrain.

L’état de la ripisylve est évalué en relevant, par cours d’eau ou tronçon de cours d’eau, la densité de la végétation présente.

Les données qui sont utilisées pour générer les cartes sont des observations simples classées selon trois catégories : ripisylve sur deux berges, ripisylve sur une seule berge, absence de ripisylve.

Synthèse des 3 principaux paramètres (morphologie, continuité et ripisylve)

Seuls trois cours d’eau atteignent le bon état :

  • la Clairette, en très bon état,
  • la Vieille Seine, en bon état,
  • et la grande Noue d’Hermé, en bon état.

Le bon état est partiellement atteint pour l’Aubetin aval et le ru des Méances aval. Les autres cours d’eau n’atteignent pas le bon état et sont majoritairement en état moyen.

 

Répartition de l'état global de l'hydromorphologie sur les 46 masses d'eau étudiées, correspondant à 43 cours d'eau.

Vers un retour à l'état naturel

Loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006 préconise le retour à l’état naturel des cours d’eau pour restaurer les écosystèmes aquatiques et retrouver une bonne qualité des eaux. La nécessité de préserver la qualité et la biodiversité des cours d’eau fait qu’aujourd’hui,  il est devenu essentiel d’intervenir pour atteindre cet objectif.

Des techniques d’aménagements dites " douces " sont apparues et ont fait leurs preuves. Par ailleurs, la rivière est désormais conçue comme un système dynamique global. On estime que toute intervention à un endroit peut avoir des conséquences plus loin à l’amont ou à l’aval.

Aujourd’hui, l’aménagement et l’entretien des rivières vis à :

  • reconquérir la qualité de l'eau,
  • restaurer l'hydromorphologie et la continuité écologique des cours d'eau,
  • limiter le risque d'inondation,
  • préserver une valeur patrimoniale naturelle et écologique,
  • recouvrer un paysage naturel,
  • respectant le fonctionnement biologique de la rivière tout en conservant les différents usages, si cela est possible,
  • renouer un lien entre la population et les milieux aquatiques.

Qui entretient les cours d'eau ?

La loi sur l'eau attribue la responsabilité de l'aménagement et de l’entretien des cours d’eau domaniaux à l’État et des cours d'eau non domaniaux aux propriétaires riverains.

Les collectivités territoriales se substituent souvent aux propriétaires riverains pour l’entretien régulier des cours d’eau dans le cadre d'un programme pluriannuel de gestion du lit et des berges mais aussi pour des opérations de renaturation du lit et des berges. Par ailleurs, elles s'engagent de plus en plus dans une politique d'acquisition foncière afin de préserver certains champs d'inondation.

Les syndicats de rivière ou de bassin versant sont accompagnés techniquement par la cellule « Rivière » du SEPoMA du Département de Seine-et-Marne pour entretenir leur cours d'eau sur la base d'un rythme pluriannuel. Les autres syndicats bénéficient aussi d’une animation technique du service pour entretenir et restaurer leurs cours d’eau.

Cependant, des linéaires de cours d’eau seine-et-marnais ne bénéficient toujours pas d’une gestion par une collectivité publique dont certains ont un réel intérêt écologique.

Toutefois, la loi MAPTAM incite les EPCI à fiscalité propre à s’organiser pour la prise de compétence GeMAPI.

 

Télécharger

VIDEO : Le Loing

Vidéo : Le Grand Morin