Cours d'eau, Assainissement

Les indicateurs biologiques de la qualité des cours d’eau ont évolué

Macro invertébré benthique
© SATESE/CD77
En complément des indicateurs physico-chimique et hydromorphologique, les indicateurs biologiques sont essentiels pour évaluer l’état des cours d’eau en lien avec la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

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Les cours d’eau sont appelés « masses d’eau superficielles » dans le cadre de cette DCE. L’indicateur biologique concernant les macroinvertébrés vivant sur le fonds des cours d’eau a évolué.

Depuis 2016, l’Indice Biologique Global (IBG DEC) a été remplacé par un indice plus complexe : l’I2M2. Cet indice a été développé par l’Université de Lorraine en collaboration avec l’Irstea et sous la coordination de l’ex ONEMA et du ministère. Il prend en compte l’écart de situation d’un cours d’eau à la situation d’un peuplement de référence (c’est-à-dire par rapport à un cours d’eau de caractéristiques hydromorphologiques comparables mais qui n’aurait pas subi de pressions anthropiques). Il intègre 17 catégories de pressions : 10 liées à la qualité physico-chimique de l’eau, et 7 en lien avec l’hydromorphologie et l’occupation des sols (cf. tableau ci-dessous).

Cet indice vise plutôt à caractériser des pollutions d’origine organique (y compris des pollutions passées car cet indice est intégrateur).

Catégories de pression prises en compte dans la conception de l'I2M2 (Mondy et al. 2012)
Physico-chimie Hydromorphologie
Matières organiques oxydables (MOOX) Voies de communication
Matières azotées (hors nitrate) Ripisylve
Nitrates Intensité d'urbanisation
Matières phosphorées Risque de colmatage
Matières en suspension (MES) Instabilité hydrologique
Acidification Niveau d'anthropisation du bassin versant
Métaux Niveau de rectification
Pesticides  
Hydrocarbures arômatiques polycycliques (HAP)  
Micropolluants organiques  

 

L’I2M2 étant un indicateur multimétrique, son calcul à partir des données des listes faunistiques est nécessairement complexe, et fait appel à de multiples tables. Il n’est pas possible d’obtenir un résultat « à la main », comme cela était le cas pour un indicateur simple comme l’IBGN. Il résulte de l’application d’un protocole normalisé (XP T 90-333 et XP T 90-338).

D’autres indices déjà connus continuent d’exister, ils viennent compléter l’information apportée par l’I2M2 et ne ciblent pas les mêmes pollutions. Il s’agit de :

  • L’indice Poisson Rivières (IPR),
  • L’indice Biologique Diatomées (IBD),
  • L’indice Biologique Macrophytes en Rivière (IBMR).

L’interprétation de ces indices nécessite de faire appel à des hydrobiologistes spécialisés pour identifier les espèces présentes et définir une notation en fonction de leur polluosensibilité. Plus des espèces polluosensibles sont présentes, plus la qualité du cours d’eau est satisfaisante.

Globalement, l’évolution des indices biologiques avec des indices de plus en plus précis peut impliquer une évolution défavorable des cartes de qualité. L’exemple ci-dessous à l’échelle du bassin Seine-Normandie présenté lors du dernier forum de l’eau des acteurs d’Ile de France illustre ce propos.

Les termes techniques employés dans cet article (ex. : hydromorphologie, macroinvertébrés, diatomées, etc.) sont définis dans un glossaire téléchargeable.

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