Eau potable
PFAS : l’ANSES publie les résultats de la campagne nationale de mesure
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Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), souvent appelées « polluants éternels », constituent une vaste famille de composés chimiques caractérisés par des liaisons carbone-fluor extrêmement stables qui leur confère une grande résistance aux contraintes physiques et chimiques (température, pression, milieux corrosifs), ainsi que des propriétés antiadhérentes et isolantes. Ces propriétés expliquent leur large utilisation dans de nombreux secteurs industriels, agricoles, médicaux et dans des produits du quotidien. En contrepartie, cette stabilité les rend très persistants dans l’environnement.
Les PFAS sont aujourd’hui présents dans les milieux naturels et présentent des risques pour la santé humaine.
La directive européenne sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine impose la surveillance de 20 PFAS dans l’eau distribuée en France à compter de janvier 2026. Une limite de qualité de 0.1 µg/L est fixée pour la somme de ces substances, avec des seuils plus stricts pour certains PFAS jugés plus préoccupants. Les résultats de la campagne montrent que seule une faible proportion des prélèvements dépasse cette valeur.
Contexte
La limite de qualité réglementaire constitue une valeur de gestion et non une valeur sanitaire. La présence de PFAS dans l’eau est considérée comme indésirable et doit être maintenue au niveau le plus bas possible.
Saisi par la Direction générale de la santé, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande l’intégration d’une valeur sanitaire cible pour les PFAS les plus préoccupants. Des travaux sont encore en cours à l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) afin de définir des valeurs sanitaires maximales et d’adapter les modalités de gestion.
La loi n°2025-188 du 27 février 2025
La loi prévoit la mise en place d’une cartographie nationale des sites émetteurs de PFAS, accessible au public et mise à jour annuellement. Elle encadre également les actions de dépollution et fixe des seuils maximaux d’émission pour les sites concernés.
Les PFAS les plus fréquemment retrouvés dans l’eau potable
Au-delà des 20 PFAS réglementaires, la campagne de l’ANSES a permis d’identifier d’autres substances pertinentes pour la surveillance. Les PFAS dits « conventionnels », à chaîne longue, sont bien représentés par la liste européenne.
En revanche, les PFAS à chaîne courte et ultra-courte, non inclus dans la directive, présentent une dynamique différente. Le TFA (acide trifluoroacétique) se distingue par sa présence quasi généralisée, avec une forte variabilité des concentrations. L’étude met également en évidence la présence significative du TFMSA (acide trifluorométhanesulfonique), identifié pour la première fois à cette échelle en France.
Dans l’attente des travaux en cours de l’ANSES sur le TFA, les mesures de gestion adoptées en Allemagne en 2023 sur la base des données scientifiques disponibles peuvent être retenues :
- utilisation de la valeur sanitaire indicative de 60 µg/L ;
- définition d’une trajectoire de réduction vers une concentration inférieure à 10 µg/L
Les mesures sont prises par les PRPDE – Quels traitements ?
L’instruction du 19 février 2025 précise que les situations de non-conformité doivent être gérées de manière proportionnée, en tenant compte du risque sanitaire et des incertitudes scientifiques.
Les PRPDE doivent mettre en œuvre les actions nécessaires pour rétablir la conformité et réduire l’exposition des populations. Les usagers doivent être informés des mesures engagées.
En l’absence de solutions immédiates, un plan d’actions détaillé doit être transmis au préfet. Les solutions techniques mobilisables incluent notamment des traitements par charbon actif ou par filtration, adaptés aux polluants émergents.
La campagne nationale de l’ANSES confirme que la grande majorité de l’eau potable en France est conforme aux exigences réglementaires actuelles. Toutefois, certaines zones restent vulnérables et nécessitent une surveillance renforcée. La présence généralisée des PFAS à chaîne courte et ultra-courte, en particulier le TFA, constitue un enjeu majeur pour l’avenir. Ces résultats fournissent une base essentielle pour renforcer le contrôle des PFAS et orienter les stratégies de protection des ressources en eau.
Pour en savoir plus sur les résultats en Seine-et-Marne, une carte avec les résultats de la campagne exploratoire de 2024 en Ile-de-France est disponible sur le site de l'ARS (lien ci-dessous).