Assainissement

Gestion des boues des stations d'épuration pendant la crise du COVID 19

Tonne à lisier pour l'épandage des boues
Tonne à lisier pour l'épandage de boues liquides, commune de Coutençon © Franck Delaporte/CD77
Sur la base de l’avis de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), de nouvelles prescriptions ont été définies en matière de gestion des boues résiduaires urbaines afin de limiter les risques de propagation de l’épidémie COVID 19.

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La valorisation agricole par épandage des boues non hygiénisées produites à partir du 15/03/2020 (date du début de la période épidémique en Seine-et-Marne) est strictement interdite et devra faire l’objet soit d’un traitement complémentaire d’hygiénisation rigoureusement validé, soit d’une destruction par incinération (Voir tableau synthétique suivant).

Filière de traitement concernée Traitement préalable Destination envisageable Remarque
Boues déshydratées mécaniquement sans chaulage Aucun Compostage ou incinération Selon les critères d'acceptation des centres de traitement
Boues déshydratées mécaniquement et séchage solaire Aucun Compostage ou incinération  
Géotube Aucun Compostage  
Lits à macrophytes Aucun Compostage  
Filtres plantés de roseaux (filière eau) Aucun Compostage  
Boues liquides Aucun Centre de traitement agréé de boues liquides (y compris stations d'épuration urbaines recevant des apports extérieurs Assimilation à des matières de vidange, par exemple
Boues liquides Unité mobile de déshydratation Compostage ou incinération Filière de traitement coûteuse
Boues liquides Unité mobile de déshydratation et chaulage Valorisation agricole Filière de traitement coûteuse
Boues liquides Chaulage Valorisation agricole Modalités à définir

 

Seules les boues ayant fait l’objet d’un traitement hygiénisé rigoureusement contrôlé pourront être épandues.

Les traitements validés comme efficaces sont listés dans le tableau suivant. Le suivi microbiologique doit être renforcé. Le stockage de longue durée n’est pas considéré comme un traitement d’hygiénisation approprié.

Procédé d'hygiénisation Renforcement du suivi Renforcement du suivi
Chaulage Enregistrement journalier du PH Doublement des fréquences des analyses microbiologiques prévues à l'article 16 de l'arrêté du 8 janvier 1998 et notamment celle de la surveillance des coliformes thermotolérants (E colis)
Compostage Enregistrement du suivi des températures et du retournement des andains Doublement des fréquences des analyses microbiologiques prévues à l'article 16 de l'arrêté du 8 janvier 1998 et notamment celle de la surveillance des coliformes thermotolérants (E colis)
Séchage thermique Méthanisation (Digestion anaérobie thermophile) Enregistrement du suivi des températures Doublement des fréquences des analyses microbiologiques prévues à l'article 16 de l'arrêté du 8 janvier 1998 et notamment celle de la surveillance des coliformes thermotolérants (E colis)

 

Ces modalités de gestion des boues pourraient évoluer en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et de l’état des connaissances disponibles sur la survie du virus. 
Si les capacités de stockage sont suffisantes, il est donc préférable d’attendre avant d’éliminer les boues. Dans le cas contraire, une solution alternative doit être recherchée par les collectivités productrices de boues, soit en lien avec leur délégataire, soit en faisant appel aux conseils du Département (envoyer un mail) et de la Direction Départementale des Territoires (pôle de police de l’eau).

Les boues extraites avant le début de l’épidémie peuvent donc être épandues sans restriction, dans le respect de la réglementation en vigueur, qu’elles aient fait l’objet d’un traitement d’hygiénisation ou pas, à condition qu’elles n’aient pas été mélangées avec des boues plus récentes.