Climat, Politique de l'eau, Inondation, Sécheresse, Eau et Nature en ville
La Seine-et-Marne à l'épreuve des changements climatiques
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La Mission « Seine-et-Marne 2040 », mise en place par le Conseil départemental en 2023, travaille à la mise en lumière des territoires et à la promotion des filières stratégiques. Elle déploie également une démarche de prospective partagée pour anticiper les grands défis de demain. Elle a récemment élaboré un dossier sur l’impact du changement climatique en Seine-et-Marne.
La Seine-et-Marne est déjà touchée par le changement climatique. La Mission Seine-et-Marne 2040 nous propose de découvrir ces impacts autour de 4 grands enjeux : les inondations, la sécheresse, la chaleur, et le risque incendie.
L’eau est un enjeu central du territoire dans le domaine de l’adaptation au changement climatique : inondation, sécheresses et mouvements de terrain sont des risques majeurs.
Les inondations représentent la première cause d’arrêtés de catastrophes naturelles sur le territoire.
Selon le récent rapport du Groupe régional d’expertise sur le changement climatique et la transition écologique en Île-de-France (Grec francilien), les précipitations extrêmes ont vu leur intensité augmenter d’environ 10 à 20 % en moyenne depuis 1950, et cette tendance devrait se poursuivre.
Par ailleurs, le territoire comporte certaines fragilités face à ce risque en raison d’une urbanisation croissante dans les zones inondables et d’une imperméabilisation accrue des sols.
Des démarches structurantes telles que les PCS, les PAPI, les DICRIM… permettent aux collectivités de se préparer au risque.
Par ailleurs, il est nécessaire de mieux prendre en compte le risque inondation dans l’aménagement du territoire, et de développer les solutions fondées sur le nature telles que la préservation et le développement de zones naturelles d’expansion des crues et la désimperméabilisation des sols.
La Seine-et-Marne subit des sécheresses marquées depuis les années 2000. D’après la Préfecture de Seine-et-Marne, les sécheresses pourraient durer 30 % plus longtemps qu’actuellement en fin de siècle.
Les conséquences de la sécheresse sont multiples :
- Impact sur les rendements agricoles
- Raréfaction et tensions sur la ressource en eau
- Risques bâtimentaires et dégâts aux infrastructures : 86,1 % de la Seine-et-Marne est situé dans une zone où le niveau d’exposition au retrait - gonflement des argiles est moyen ou fort (SDES, 2021)
La sécheresse constitue la deuxième cause d’arrêtés de catastrophes naturelles dans le département après les inondations.
Pour faire face à ces défis, la Seine-et-Marne devra s’appuyer sur des stratégies telles que la diversification culturale et les solutions d’irrigation optimisée, la gestion intégrée et proactive de la ressource en eau, la mise en place de solutions fondées sur la nature, ou encore la prise en compte des risques de retrait - gonflement d’argile dans les normes de construction...
Un réchauffement du climat et une augmentation des vagues de chaleur sont déjà mesurables en Seine-et-Marne, et ce phénomène va se poursuivre (prévisions de +1,3 °C à l’horizon 2030 et +1,9°C à l’horizon 2050).
L’un des impacts notables est sur la santé publique, particulièrement sur les publics sensibles. La frange ouest du Département, où l’urbanisation plus dense entraîne des phénomènes d’ilots de chaleurs urbains, est la plus touchée.
D’autres conséquences à anticiper sont :
- L’augmentation des besoins en eau et en électricité
- La fragilisation des réseaux (déformation des routes et des rails...)
- L’impact sur les activités économiques telles que l’industrie, les services et le tourisme
- Les dépérissements forestiers
- Les impacts sur les activités agricoles
- La remontée d’espèces végétales et animales (ex : le moustique tigre).
La Seine-et-Marne bénéficie d’une large couverture agricole et forestière et d’espaces naturels encore préservés, ce qui lui assure un bon potentiel d’adaptation au changement climatique. La préservation de ces ressources naturelles, la valorisation des filières agricoles résilientes, et la préservation et la consolidation des trames vertes et bleues dans les villes seront nécessaires pour s’adapter à ces changements.
Près de 62 % du département se situe dans une zone à risque incendie ; ceci inclut notamment la forêt de Fontainebleau et les grandes cultures de la Brie.
Les conditions climatiques plus sèches et plus chaudes vont entraîner une augmentation du risque significatif de feu de végétation.
Au-delà du risque humain, ces incendies peuvent avoir des impacts socioéconomiques (filière bois, sport de pleine nature), financiers (hausse prévisible des coûts d’assurance, coût de la mobilisation croissante des moyens de lutte), et environnementaux (perte de biodiversité liée à la destruction d’habitats, y compris habitats rares ou protégés ; dégradation des sols ; pollution atmosphérique).
Les PCS, la mobilisation du SDIC 77 et des collectivités forestières, l’entretien des forêts par l’ONF sont des atouts du Département sur ce sujet. Les essences forestières plus résistantes à la sécheresse favorisent l’adaptation. La sensibilisation du grand public (habitants, randonneurs) est un levier pour améliorer la résilience à moyen terme.
L’adaptation au changement climatique est l’un des grands enjeux de la stratégie 2025-2030 du Plan Départemental de l’Eau.
Celui-ci est bâti sur 3 piliers thématiques :
- Rendre la Seine-et-Marne résiliente aux phénomènes extrêmes
- Aménager durablement la Seine-et-Marne
- Garantir une qualité de l’eau pour satisfaire tous les usages
Le premier pilier a pour objectif de réduire le risque inondation et ruissellement, ainsi que de limiter l’impact des sécheresses.
Le deuxième pilier permet également d’améliorer la résilience de la Seine-et-Marne au changement climatique :
- La Charte Natur’EAU 77 encadre notamment des actions pour développer la gestion intégrée des eaux pluviales. Ceci permet de réduire le risque inondation lors de pluie intenses, contribue à la recharge des nappes phréatiques, et permet le rafraîchissement des espaces publics face aux fortes chaleurs (désimperméabilisation et végétalisation).
- La préservation et la restauration des milieux aquatiques tels que les zones naturelles d’expansion de crue et les zones humides jouent un rôle essentiel dans la prévention des inondations, mais aussi dans l’atténuation de la sécheresse.
- La prise en compte de ces enjeux dans les documents d’urbanisme permet de rendre les communes plus résilientes de façon générale face aux enjeux climatiques.
Enfin, le troisième pilier concerne la préservation qualitative et quantitative de l’eau, ce qui reste un enjeu essentiel, tout particulièrement dans un contexte de tensions sur la ressource.
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Seine-et-Marne 2040 - La Seine-et-Marne à l'épreuve des changements climatiques
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Seine-et-Marne Magazine : dossier Grand Angle - le PDE 2025-2030
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