Eau potable, Actions préventives, Cours d'eau

Protection des ressources en eau potable de la Fosse de Melun et de la Basse Vallée de l’Yerres : adoption et mise en œuvre d’un 2e plan d’actions

Campagne terrain sur les rives de l’Yerres à  Soignolles, 2018
Campagne terrain sur les rives de l’Yerres, 2018 © AQUi'Brie
La nappe du Champigny alimente en eau potable plus d’un million de franciliens. La Fosse de Melun et la Basse Vallée de l’Yerres sont deux secteurs hydrologiques sensibles de cette nappe en termes de pollution aux pesticides et aux nitrates. Un plan d’action est en cours afin d’accompagner les agriculteurs et ainsi reconquérir la qualité de l’eau.

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Un premier plan d’action débute en 2014

Les producteurs d’eau SUEZ, VEOLIA et le Syndicat des Eaux D'Ile-de-France (SEDIF) sont propriétaires des captages d’eau potable situés dans la Zone Prioritaire d’Action (ZPA) de la Fosse de Melun et de la Basse Vallée de l’Yerres. D’une superficie de 638 km², cette ZPA comprend 63 communes et 264 exploitations agricoles. Elle correspond à la partie la plus contributive et la plus sensible aux pollutions diffuses de l’Aire d’Alimentation de ses Captages (AAC), qui s’étend sur plus de 2000 km² et concerne 200 communes établies en Seine-et-Marne (77), Essonne (91) et Val-de-Marne (94).

De 2014 à 2018, ces 3 maîtres d’ouvrage ont mis en œuvre un premier plan d’action visant à limiter l’impact sur la ressource en eau des pressions recensées sur la ZPA, en faisant évoluer les pratiques concernant l’utilisation et la gestion de l’azote, des produits phytosanitaires et des autres polluants pouvant dégrader la qualité de l’eau. Ce premier plan d’action, financé en majorité par l'Agence de l'Eau Seine Normandie (AESN), était composé de 4 volets d’actions : un volet industriel porté par la CCI, un volet agricole animé par la Chambre d'Agricultre de Région Ile-de-France (CARIdF) et les volets « qualité de l’eau » et « urbain » coordonnés par l’association AQUI’Brie.

Les objectifs de ce plan d’action étaient de réduire les pollutions diffuses (pesticides et nitrates) sur les captages, notamment sur les sites classés sensibles prioritaires au titre du Grenelle de l’Environnement et SDAGE Seine-Normandie. Ainsi, conformément à la réglementation, l’objectif souhaité était de maintenir le seuil de concentration des nitrates inférieur à 37 mg/L et de tendre vers le seuil de 25 mg/L pour la production d’eau potable à partir d’eau souterraine. Concernant les substances phytosanitaires, les objectifs étaient de maintenir la situation actuelle pour toutes les molécules détectées et d’éliminer les pics de concentrations, à savoir maintenir une concentration inférieure à 0,1 µg/L par molécule et < 0,5 µg/L pour la somme des molécules détectées.

Le renouvellement du plan d’action : poursuivre ensemble les efforts engagés

Forts des résultats de ce premier plan d’action, de la dynamique collective pour la préservation de la ressource en eau enclenchée sur le territoire, et conscients du chemin restant à parcourir, les trois maîtres d’ouvrage ont décidé de renouveler le plan d’action, en le simplifiant pour plus d'efficacité sur le terrain. Ceci se traduit par un recentrage du deuxième plan d’action sur 3 volets essentiels : le volet agricole, le volet qualité de l’eau et le volet communication.

Ce second plan d’action 2020-2025 a été rédigé selon les conditions du 11e programme de l’AESN. Il est intégré au Contrat de Territoire Eau et Climat du Champigny porté par l’association AQUI’Brie.

Les leviers d’actions : des volets d’animation portés par des partenaires de terrain

Ce 2e plan d’action est organisé autour de 3 volets essentiels :

  • Le volet qualité de l’eau, coordonné par AQUI’Brie, consiste à améliorer la connaissance du fonctionnement de la nappe et des cours d’eau via un réseau de suivi. L’objectif est également de modéliser le fonctionnement de cette ressource afin de pouvoir prévoir son évolution et d’anticiper au mieux les effets du changement climatique ;
  • Le volet agricole, animé par la CARIdF, a pour but d’accompagner les exploitants agricoles vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, via par exemples une réduction de l’utilisation des substances phytosanitaires et des intrants azotés, la mise en place de cultures Bas Niveau d’Intrants (BNI) ou l’implantation de structures agro écologiques (haies, bandes enherbées tampons, etc.) visant à limiter les infiltrations des molécules dans les cours d’eau et l’aquifère. Cet accompagnement se fait à travers du conseil individuel ou collectif auprès des agriculteurs du secteur, grâce aux animations et formations organisées par les conseillers techniques de la Chambre d’agriculture.
  • Le volet communication, piloté par l’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage, vise à coordonner les acteurs du plan d’action et à mobiliser et sensibiliser les parties prenantes locales.

Démarche pionnière en Ile-de-France, ce plan d’action est suivi de près et inspire les territoires voisins. Il illustre l’importance de la création de synergies pour répondre aux enjeux collectifs, et les succès remportés par les alliances tissées au niveau local pour la préservation du bien commun qu’est l’eau.