Actions préventives

Gérer les « mauvaises » herbes

On nomme mauvaises herbes les plantes spontanées que l’on considère comme indésirables. Pourtant, elles ne sont pas « mauvaises » en soi et ont même de nombreux atouts. Pourquoi ne pas apprendre à les accepter ?

Des herbes pas si "mauvaises"

Esthétiques et pratiques

Les plantes spontanées telles que les pâquerettes, coquelicots, bouton d'or, véroniques peuvent fleurir joliment. On peut simplement accepter leur présence. Certains jardins peuvent abriter même des orchidées sauvages à l'insu du propriétaire qui les tond  sans leur permettre de fleurir !

Les géraniums, le bugle rampant, le lamier pourpre, le lierre… peuvent former naturellement des tapis de végétation dense et esthétiques. On appelle cela des plantes couvre-sol. Vous pouvez en prendre quelques pieds et les installer à un endroit où vous ne voulez pas voir une autre végétation. Ils occuperont l’espace à moindre coût.

Utiles aux insectes et oiseaux

Les papillons, abeilles et tous les insectes pollinisateurs raffolent du pollen et du nectar des plantes spontanées. Le pissenlit, la moutarde, le trèfle, l’achillée millefeuilles, la pâquerette ou encore le lierre attirent les abeilles.

Les papillons ont besoin de fleurs que les adultes peuvent butiner, mais aussi de plantes sur lesquelles les chenilles peuvent se développer. Sur une trentaine d'espèces de papillons liés à l'ortie, une dizaine en dépend exclusivement pour sa survie (comme le vulcain, le paon du jour et la petite tortue).

Certaines plantes peuvent fournir des graines ou des fruits aux oiseaux qui s’en nourrissent : bruants, mésanges, chardonnerets... Parmi ces plantes, on peut citer les boutons d’or, l’ortie, l’oseille, les pissenlits, le trèfle, le coquelicot, le lierre, la ronce…

Utiles aux jardiniers

Beaucoup d’insectes « amis du jardinier », comme les syrphes ou les chrysopes, dont les larves sont très voraces de pucerons, ont aussi besoin de nectar à l’âge adulte. De même certaines guêpes parasitoïdes apprécient particulièrement la carotte sauvage (et plantes similaires) dont le nectar leur est plus accessible. Si votre jardin est fleuri, notamment avec des plantes spontanées, ces insectes pourront mieux s’y installer.

De plus, l’ortie peut permettre la réalisation d’un purin utile par exemple pour repousser les pucerons. La prêle peut servir à la réalisation d’une décoction efficace contre certaines maladies et qui repousse les pucerons.

Bénéfiques pour les sols

Le trèfle est capable de fixer l’azote de l’atmosphère et constitue donc un excellent engrais vert. La moutarde blanche peut elle aussi jouer un rôle d’engrais vert.

Les plantes ayant une racine formant un pivot, comme l’oseille, améliorent la structure du sol en l’aérant et en facilitant le drainage.

Qualités nutritives et médicinales

Certaines plantes peuvent être utilisées en cuisine. Le pissenlit ou le plantain peuvent être mangés en salade, les orties peuvent être cuisinées en soupe... Le thym serpolet et la menthe sont couramment trouvés à l'état spontané.

De plus, de nombreuses plantes spontanées ont des propriétés médicinales, comme la camomille.

Désherber sans polluer

Pour éviter la propagation dans les endroits où elles sont indésirables, il est conseillé d'agir au plus tôt en coupant ou en détruisant les plantes avant leur montée en graine.

Arbres, haies, massifs

Plusieurs solutions pour empêcher la pousse de plantes indésirables :

  • Placer un paillage (broyat d’élagage, écorces, copeaux de bois, paillettes de lin…)
  • Planter des plantes couvre-sol qui occuperont l’espace au détriment des plantes indésirables (géraniums botaniques, lamiers, petit pervenche…)
  • Désherber manuellement

Cours et allées

De manière préventive, vous pouvez :

  • pailler les allées en terre battue
  • limiter les surfaces en gravillons (difficiles à entretenir)
  • placer un géotextile qui limitera la pousse de plantes sous les gravillons
  • accepter la présence de végétation entre les pavés et dalles, ou mettre en place des joints enherbés ou végétalisé dès l'aménagement (terrasse, allée...)
  • balayer régulièrement les joints de vos dalles ou vos pavés, ou jointoyez-les 

S'il est trop tard, vous pouvez désherber :

  • à l'aide  d'un sarcloir sur les surfaces en terre ou gravillonnées, ou d'un couteau entre les dalles et les pavés
  • à l’eau chaude (réemployer l’eau de cuisson des pommes de terre, par exemple) pour les petites surfaces
  • à l'aide d'un désherbeur thermique au gaz en jardinerie

 

Pelouses

Entretenez le gazon en le décompactant à l’aide d’un scarificateur à l’automne ou au printemps. Semez les zones dégarnies ; adoptez une tonte haute (au moins 6 cm) qui permet au gazon de mieux s’enraciner et d’être plus résistant.

Vous pouvez utiliser un couteau à désherber pour déloger les quelques touffes de vivaces inesthétiques. Apprenez à accepter la présence de plantes spontanées sur la pelouse, qui peuvent fleurir joliment (pâquerettes, violettes, véronique…) et apportent de la nourriture aux insectes butineurs.

 

 

Potager

Arrachez, binez, sarclez… Au moment des plantations, pensez à laisser suffisamment de place entre les rangs pour pouvoir bêcher.

Ne laissez pas la terre à nu pour éviter la croissance d’herbes indésirables : placez un paillage, ou semez des engrais verts  en attendant les prochaines plantations.

Les engrais verts sont des plantes à croissance rapide occupent l’espace et évitent qu’il ne soit colonisé par des herbes indésirables qui pourraient faire concurrence à la culture par la suite. Enfouies à la fin de l’hiver, elles permettent de plus d’enrichir le sol. Certaines espèces comme la phacélie, la moutarde, le sarrasin sont mellifères et donc intéressantes pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs.

 

Sur Internet